vendredi 21 décembre 2012

Spectaculus Carré Curieux
Carré Curieux, Cirque vivant!

Spectacle de Cirque Contemporain

Le week-end dernier j’ai eu la chance de voir Le Carré Curieux sur scène.
J’suis sortie surprise par la grâce de ce spectacle. Si vous avez l’occasion, foncez!

C’était au Théâtre des Salins, scène nationale de Martigues, près du petit port plein de bateaux blancs aux mâts effilés, on avait roulé une heure pour y aller, on était content.

En plus on arrive, il y a un grand buffet avec des mini-croissants (j’adore), des hot-dogs et un tas de trucs chouettes, mais c’était pas pour nous. (C’était pour le CE de je-sais-plus quelle entreprise.)

Quand même j’étais pas trop déçue parce que la cour est agréable avec son mur couvert de plantes grimpantes et après avoir fait des sourires pour dire qu’on avait réservé, tout ça, on a foncé faire les chèques dans la librairie où il y avait plein de livres chouettes.

Le hall est grand, avec un plafond haut, ça fait chic.

Dans la salle c’est encore plus luxueux vu qu’il y a des fauteuils couverts de rouge pour aller avec le rideau rouge qui tombe inerte, masquant la scène.

On s’assied tout en haut -vu qu’on s’est perdu en allant aux toilettes, ce qui fait que malgré notre heure d’avance, toutes les places au centre sont prises quand on arrive dans la salle.

Au moins on aura une vue d’ensemble, je dis aux autres.

A l’entrée de la salle, une hôtesse avec un gilet rouge nous tend le programme, une simple feuille de papier A4 pliée sur elle-même, et qui répète ce que j’avais déjà lu sur le site.

Au moins ce programme ne pollue pas trop, je dis aux autres. (Oui, car je suis de nature optimiste.)

Bon, après l’installation d’une demi douzaine d’enfants en bas âge derrière nos fauteuils, la lumière baisse doucement, je cligne des yeux et le rideau est déjà levé!

Là la poésie commence.
Une drôle de tente, un volet flottant et un canapé à rideau forment des espaces scéniques déterminés, rattachés aux personnages que nous découvrons, qui se découvrent pour nous.

Pas d’autre décor que ces éléments suggestifs qui deviennent par magie objets de cirque, de jeu, costume…

C’est que sur le plateau tout se réinvente dans les mains des quatre circassiens.

On les dirait voisins, amis, frères, au fur et à mesure des numéros: les historiettes qu’ils nous racontent sans un mot parlent de la vie ensemble.

Un simple chiffon s’anime, suscitant amour et colère. Des avions volent, des feuilles volent, des balles et des robes volent. Et plus encore!

On en prend plein la vue, des couleurs simples et chatoyantes depuis les costumes jusqu’aux idées lumineuses avec lesquelles ils ré-enchantent l’intimité des relations.

Tout le long, je me dis « c’est beau l’amitié » car comme ils l’expliquent eux-mêmes, à travers le cirque ils explorent leurs relations à eux, entre eux, avec pudeur et brio.

Il y a peu de prouesses techniques à vous couper le souffle, il s’agit plutôt de la façon dont on se sent embarqué le temps d’une heure dans les succès, les échecs, les désirs et les espoirs…

Il s’agit du plaisir partagé, celui dans la salle, et celui sur la scène. On sent de la jubilation entre les quatre, et ça se transmet forcément aux spectateurs.

La technique (qui est largement au rendez-vous!) entièrement maîtrisée est mise au service des univers singuliers que les compères nous dévoilent. Et chacun se révèle être bien plus qu’il ne paraît, ce qui pour ne rien gâcher, nous amène à repenser l’identité, le regard, et tout ce qu’on plaque dessus.

On se laisse happer, on rit un peu, on est ému. C’est plein d’images belles et fantaisistes.

Voilà, avec leur cirque imaginaire, les artistes du Carré Curieux sont un peu des artisans d’émotions.

A voir, voire à revoir.